Christine Girard Artiste
Art abstrait intuitif et méditatif

Le moment après : quand une œuvre entre dans une vie

L’instant du départ

Quand une œuvre quitte l’atelier, c’est toujours un moment suspendu.

Je la regarde une dernière fois, comme on regarde quelqu’un qu’on aime avant qu’il prenne la route.

Je repense à tout ce qu’elle a traversé : les couches, les effacements, les hésitations, les élans.

Elle a porté mes gestes, mes silences, mes passages de lumière.


Et puis, vient le moment du détachement.

Elle part, et ce n’est plus moi qui décide de ce qu’elle deviendra.


L’entrée dans une autre vie

Quand une œuvre entre dans une maison, elle commence une nouvelle histoire.

Elle trouve sa place, parfois sur un mur qu’elle éclaire différemment selon l’heure du jour.

Elle s’accorde au lieu, à ceux qui y vivent, à leur rythme, à leur respiration.


Ce n’est plus l’artiste qui la regarde, mais quelqu’un d’autre.

Et dans ce regard, elle change.

Elle devient compagne, repère, présence discrète, mais vivante.


Certains me racontent que ma toile semble respirer avec la lumière du matin.

D’autres disent qu’elle apaise les soirs d’hiver.

J’aime imaginer ces instants-là : l’œuvre qui continue d’exister, sans moi, mais reliée autrement.


L’énergie qui circule

Une œuvre d’art n’est jamais statique.

Même accrochée, elle bouge intérieurement.

Elle vibre, elle agit.

Elle rappelle quelque chose, parfois sans qu’on sache quoi.


Créer, c’est offrir un espace à cette énergie, mais la vraie vie de l’œuvre commence souvent après sa création.

C’est là que l’art devient partage silencieux, échange invisible entre deux présences.


Ce que cela change pour l’artiste

Quand une œuvre part, je ressens une forme de gratitude.

Elle va là où elle doit aller.

Elle trouvera les yeux qui sauront la voir, le lieu qui saura l’accueillir.


Il y a dans ce moment quelque chose d’apaisant :

je ne retiens plus, je transmets.

Et à chaque fois qu’une œuvre entre dans une vie, je sens que la boucle se referme, qu’un lien s’est accompli.


La continuité silencieuse

L’histoire ne s’arrête pas quand la toile quitte l’atelier.

Elle continue, autrement, dans la lumière d’une pièce, dans le regard d’une personne, dans la présence d’un lieu.

L’art vit de ces passages : d’une main à une autre, d’un monde intérieur à un autre.


Et c’est peut-être là, justement, le plus beau moment après.



Christine Girard

Artiste professionnelle -  art abstrait intuitif et automatique

Fondatrice de la méthode Art zen, art libre

www.girardartist.com 

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